L’histoire du textile choletais, amorcée au Moyen-Age, connut un essor sans précédent tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles. La ville s’enrichit de l’activité de ses négociants qui écoulaient la production des tisserands à main de toute la campagne environnante. La réputation du fameux blanc de Cholet dépassa bientôt les frontières du royaume. Car ces toiles étaient blanches et non teintes. Étendues sur les prairies alentour, elles prenaient cette belle couleur immaculée sous l’action conjuguée du climat et du sol. L’introduction du coton et la demande accrue de mouchoirs incitèrent toutefois les fabricants à proposer de la couleur, essentiellement limitée à des rayures.
Carte postale ancienne extraite de la série Le Mouchoir rouge de Cholet
La Révolution ruina cette industrie séculaire. Plusieurs décennies de labeur furent nécessaires pour que Cholet renoue avec son âge d’or textile. Ce double héritage, la Guerre de Vendée et les mouchoirs, donnèrent alors l’idée à un chansonnier, Théodore Botrel, de composer un de ses airs dont il avait le secret, et qu’il vint interpréter ici, en personne, en 1900. L’histoire d’un jeune combattant dont le sang avait rougi le mouchoir blanc enthousiasma le public. Un entrepreneur, Léon Maret, eut l’idée lumineuse de produire ce « petit mouchoir de Cholet », tout rouge, dont la chanson de Botrel fit la célébrité pour le siècle qui commençait.